Face aux enjeux environnementaux, les carburants alternatifs tels que le bioéthanol E85, le bioGNV ou encore le B100 représentent des solutions intéressantes aux traditionnels sans plomb 95, GPL ou gazole. Pourtant, la plupart d’entre eux remontent à l’origine du moteur à combustion interne.
Les biocarburants de retour sur le devant de la scène
Mis en avant ces dernières années comme une évolution ou une solution à l’appauvrissement des réserves de carburants fossiles, les biocarburants étaient déjà présents lors de la mise au point des premiers moteurs thermiques. Le premier moteur à combustion interne, développé par Nikaulos Otto en 1876, fonctionnait à l’éthanol et le premier moteur diesel, mis au point par Rudolf Diesel en 1897, fonctionnait avec un carburant dérivé de l’huile d’arachide.
Ce n’est qu’au milieu du siècle dernier que le pétrole a envahi le marché, une fois la technique d’extraction mise au point. Les biocarburants sont brièvement revenus sur le devant de la scène dans les années 70 après le double choc pétrolier. Cependant, une fois la situation revenue à la normale, le pétrole fossile étant à nouveau disponible en masse à un prix attractif, les biocarburants n’ont pas connu leur âge d’or.
Face au réchauffement climatique, et à la pollution de l’air, les avantages des biocarburants sur le plan écologique peuvent résider dans une plus faible empreinte carbone sur le cycle de vie, et des émissions polluantes inférieures aux carburants fossiles.
Progressivement, ils deviennent de plus en plus présents.
Le Superéthanol E85 : le biocarburant pour les moteurs essence
Il existe un carburant alternatif au SP95 E10, le Superéthanol ou Bioéthanol E85. Même si il nécessite une adaptation de la cartographie avant de pouvoir être utilisé sur un moteur essence et génère une surconsommation, il est particulièrement attrayant en raison de son prix à la pompe. Le réseau de distribution est bien développé sur le territoire.
Sur le plan financier, le carburant E85 permet de la récupération de la TVA de à hauteur de 80 % pour les voitures particulières et 100 % pour les véhicules utilitaires légers. Les véhicules Flexfuel émettant moins de 250 g de CO2 / km, compatible E85, peuvent bénéficier d’un abattement de 40 % de leurs émissions de CO2 pour le calcul du malus écologique.
BioGNV : un gaz propre pour les véhicules utilitaires et les poids lourds
Le BioGNV est une alternative au GNV alimentant certains véhicules du groupe lourds. Il est issu de la méthanisation des déchets organiques alors que le GNV est issu de sources fossiles. Le BioGNV est obtenu par la fermentation de déchets issue des ordures ménagères, tontes des espaces verts, boues de stations d’épuration, etc.
Parmi ces avantages, le BioGNV permet de réduire considérablement l’émission de gaz à effet de serre ainsi que les émissions de CO2. Recourir à cette source d’énergie permet de transformer des déchets en carburant. Ce cycle de transformation permet de réduire l’impact carbone du véhicule.
Ce biocarburant autorise la récupération de la TVA sur les véhicules utilitaires à hauteur de 100 %. Le recours au BioGNV permet également de réaliser un suramortissement comptable pour les véhicules dont le PTAC est supérieur à 2,6 tonnes.
De 2,6 à 3,5 tonnes | De 3,5 à 16 tonnes | Plus de 16 tonnes | |
Suramortissement | 20% | 60% | 40% |
Amortissement total | 120% | 160% | 140% |
Certains constructeurs automobiles proposent des motorisations pouvant fonctionner avec une double carburation essence et gaz naturel, c’est notamment le cas des moteurs TGI disponibles chez Seat, Volkswagen, Skoda, Renault et Dacia.
Quel biocarburant pour le moteur diesel ?
Souvent pointé du doigt, le moteur diesel a pourtant beaucoup évolué ses deux dernières décennies en se conformant aux dernières normes Euro 6 avec une réduction des émissions de particules fines et de CO2. Il est également possible de remplacer le gazole traditionnel par un carburant alternatif, le B100.
Composé à 100 % d’huile végétale neuve ou recyclée puis transformée en carburant, il permet de réduire considérablement les émissions de CO2 et les particules fines face au gazole traditionnel. Cependant, si il s’avère compatible avec la majorité des moteurs diesel de l’Euro 1 à l’Euro 5, les dernières générations peuvent nécessiter une adaptation technique, à moins que le constructeur l’ait prévu en amont.
Certains constructeurs tels que Renault Truck, Volvo Bus, Volvo Truck, Man Truck & Bus proposent des poids lourds B100 exclusifs. Ils ne peuvent fonctionner qu’avec du biocarburant diesel B100. Dans ce cas, ils peuvent bénéficier d’un suramortissement comptable de 40 à 60 % conformément à la loi de Finance sous réserve d’utiliser uniquement du B100 produit avec du colza français.
Les trois points essentiels à retenir :
- Les moteurs essence peuvent utiliser le carburant E85 après une adaptation ;
- Grâce à l’usage du BioGNV ou du B100, les entreprises de transport réduisent leur impact carbone tout en pratiquant un suramortissement comptable ;
- Le BioGNV et le carburant E85 permettent de récupérer la TVA à hauteur de 100 % sur les véhicules utilitaires.